Ötillö World Series Hvar 2018

Hvar, Croatia

par Jean-Nicolas

Hvar WS 2018

par Jean-Nicolas

Pour cette première course de 2018, avec Yann nous avions décidé de partir vite pour être sur les photos à la sortie de la petite traversée du port à la nage. Nous n’avions pas compté sur le fait que le niveau serait bien plus élevé que l’année précédente et même en partant vite nous devions pointer au-delà de la 20è position après 500m de course. Nous avons alors adapté notre allure pour ne pas exploser trop vite. Visiblement devant c’est parti très très vite et nous ne les reverrons pas. Ce qui me rassure un peu c’est que nous retrouvons les UlTeam non loin et nous rallions la deuxième portion natation avec eux.

Yann est très bien dans la course, il peut prendre des relais en natation et ça c’est top, ça me change et me fait plaisir. Nous remontons du monde dans l’eau et la traversée se passe très bien. Nous arrivons sur la partie vallonée qui m’avait bien fait mal aux jambes l’année dernière et nous la passons bien mieux cette année. Visiblement l’entrainement a payé puisque je cours mieux et Yann peut me suivre. Nous arrivons alors sur le ravitaillement et récupérons la bouée pour le 3000. Yann est tellement enthousiaste pour repartir qu’il ne voit pas une énorme pierre au milieu du chemin et s’étale de tout son long au milieu du chemin. La légende qui veut que mon binôme tombe au moins une fois par course est bien vraie ! Après une belle roulade, il se relève sans soucis. Nous descendons alors jusqu’au départ du 3000 « the Hvar swimming masterpiece ». C’est un peu bizarre de découvrir cette partie du parcours que nous aurions de faire l’année dernière mais très plaisant. Sur le 3000 nous avions prévu que je parte devant et que Yann prenne le relais vers le milieu pour relancer. Tout se passe très bien pour moi devant pendant plus de 1000m puis la fraicheur de l’eau et la fatigue commence à m’atteindre et Yann passe devant, je lutte un peu pour garder ses pieds, puis je lutte beaucoup. Je passe en mode automatique et je ne regarde plus que ses pieds. C’est lui qui fait tout devant et qui me guide.

Nous nous en sortons finalement plutôt bien mais à la sortie de l’eau nous nous trompons de chemin en ratant un virage à droite et finissons dans un cul de sac devant un portail fermé. Après ce petit détour, nous sommes plutôt rapides dans les chemins de trail et c’est très plaisant d’évoluer à ce niveau. Nous sommes loin des meilleurs mais nous donnons le meilleur de nous-même et nous sommes plus rapides que ce que nous n’avons jamais été en course jusque-là. Nous enchainons natation et course à pied sur un bon rythme. Nous ralentissons un peu dans les passages accidentés au milieu des rochers histoire de ne pas tenter le diable avec les appuis de Yann.

Nous arrivons alors sur la partie natation qui nous ramène sur l’île principale, la même où nous avions vu Thanh et Federico la veille. Il y a toujours du courant et des binômes bien trop à gauche. Nous optimisons la trajectoire et arrivons à la mi-course après une belle performance. Les difficultés se présentent devant nous désormais avec la montée de la citadelle et rapidement ensuite la nouvelle montée vers l’observatoire. Yann bien que plus rapide en course sur le plat n’aime toujours pas le D+ et nous ralentissons pour ne pas qu’il explose. Visiblement nous sommes à notre place dans la course, peu de monde nous rattrape et nous ne rattrapons personne.

Il fait extrêmement chaud, je remplis ma flasque en prévision des longues portions de course qui nous attendent. Nous montons lentement mais surement vers la Citadelle, elle est bientôt derrière nous. La montée vers l’observatoire c’est une autre paire de manche et Yann commence à souffrir, moi aussi je commence à avoir très chaud. Les cuisses prennent très cher dans ce passage et nous sommes bien content quand nous arrivons en haut. Après une petite descente et un ravitaillement, nous attaquons la très longue portion de course à pied (quasiment 17k) vallonée au milieu des champs d’Olivier mais surtout en plein soleil et sans ombre. Nous sommes très contents d’avoir un peu d’eau pour tenir. Nous croisons un binôme qui n’avait pas prévu d’eau ou pas assez et qui n’est pas bien du tout. Malheureusement nous venons juste de finir notre eau et ne pouvons les aider, je me sens un peu coupable mais il n’y a rien que nous puissions faire pour les aider. Nous finissons par arriver sur la vraie descente vers la plage et c’est un bonheur de retrouver un peu d’ombre et de l’eau au ravitaillement avant de partir en natation. Ce passage au milieu de la course a été dur mais rien à voir avec Engadin 2017, nous avons bien avancé même si ce n’était pas trop vite.

Il nous reste alors à finir la course par 2 sections natation plutôt à notre avantage ainsi qu’une dernière portion trail et une portion roulante pour rallier l’arrivée. Encore une fois nous sommes tout proche d’un tout pile au temps et je motive Yann pour que nous fassions sous les 7h. Pour une fin de course, nous allons très vite sur les portions natation, je soupçonne un courant favorable de nous y avoir bien aider même si tous les deux avons de bonnes sensations dans l’eau et n’accusons pas trop les effets de la fatigue après avoir bien géré la randonnée de 17k dans les hauteurs de l’île. Sur la dernière traversée, la sortie d’eau n’est pas très bien matérialisée mais Thanh nous attends en agitant le drapeau ce qui nous facilite grandement la tâche pour nous diriger (et visiblement les binômes derrière nous aussi).

Ça sent l’écurie et le chrono nous dit que sous les 7h ça va être compliqué alors on donne tout et on a des ailes qui poussent en cette fin de course. Yann est bien et j’ai des jambes pour mener un bon train sur le final à pied. Nous n’avons jamais été aussi rapides après 6h de course et même s’il n’y a plus d’enjeu, je prends du plaisir à m’envoyer et à donner tout ce qu’il reste d’autant que Yann se sent bien aussi. Finalement nous faisons 7h00, un temps anecdotique pour la course mais c’est la première fois que nous finissons à moins de 2h des vainqueurs. Je suis satisfait de cette première sortie pour 2018, Yann et moi avons progressé à la fois individuellement et en tant que binôme également.

Stéphane et Candice sont toujours en course, je récupère un drapeau LVN et je pars à leur rencontre pour les accompagner sur leur fin de course. Je les attends un peu plus que ce que je pensais, ce qui m’inquiète un peu mais je finis par les apercevoir et m’élance pour finir avec eux. Les deux sont bien entamés mais toujours souriants et contents d’être là. L’allure est bonne, ce finish roulant donne des ailes à tout le monde visiblement. Un binôme mixte LVN vient de finir un Otillo World Series pour la première fois ! Tout le monde est aux anges, Hvar est vraiment une course magnifique bien qu’exigeante.


Le bilan est extrêmement positif, tous les nouveaux se sont amusés et ont envie de poursuivre l’aventure !

Jean-Nicolas